Le travail psychologique.
- Maelle Bizet Sable
- 19 janv. 2022
- 3 min de lecture
Cet article est né d’une discussion avec l’une d’entre vous sur Instagram qui me parlait de ses difficultés à progresser sur le plan psychologique. Peur de paraître ridicule, difficulté à trouver sur quoi réfléchir, à être régulier.ière, à se lâcher : il y a de nombreuses raisons qui peuvent bloquer ta guérison. Cet article est à lire en complément du précédent sur les causes du vaginisme, puisqu’une fois les causes identifiées, c’est plus simple de savoir sur quoi travailler.
Plan de bataille.
Je ne vais pas revenir sur pourquoi le carnet me semble être la meilleure solution, d’un point de vue financier, émotionnel & co parce que j’ai déjà fait un article sur le sujet, que je te mets juste là.
Pour commencer, tu divises le carnet en trois parties : passé, présent, futur ou rétrospection/construction, quotidien, et intentions. Pour te donner une idée, c’est de cette façon que j’organise mes questions pour le podcast. D’ailleurs écouter le podcast peut te permettre d’avoir des prises de conscience grâce aux histoires des invité.e.s.
Construction.
La partie rétrospection/construction est selon moi la plus intéressante puisqu’il s’agit de comprendre l’origine de ton blocage. Tu vas écrire sur ton passé. Toutes les expériences qui ont marqué ta sexualité sont importantes : les remarques et attitudes de tes parents ou des adultes de ton entourage, la première fois que tu as entendu parler de rapport sexuel, la première fois que t’as été confronté.e à un film porno et si cela est arrivé, la première fois que tu t’es masturbé.e. Mais aussi : Quelles expériences ont marqué ton rapport à ton corps ? Avec quelles injonctions t’es-tu construite ? À quoi associes-tu ta sexualité ? Si tu devais lui donner une couleur, une émotion, un sentiment ? Est-ce que tu accordes beaucoup d’importance au regard masculin ? Comment tes premiers rapports amoureux et sexuels se sont-ils déroulés ? Comment tu arrives à articuler manque de confiance et mise à nue face à ton partenaire ? Est-ce que tu parviens à t’approprier ton corps et tes désirs ?
N’hésite pas à parler de ton éducation, de tes valeurs, de ce que tu valorises chez les autres, et de ce que tu valorises chez toi. Et là il s’agit de reprendre la question de l’article précédent : Qu’est-ce qui est mis en jeu de ta personne dans le rapport sexuel ?
Si tu as fait le tour de ces interrogations, je t’invite à consulter l’Ebook où je donne encore d’autres pistes.
Au quotidien
La partie axée sur le présent est un travail de journaling, c’est-à-dire d’écriture quasi quotidienne. Tu écris régulièrement comment tu te sens et comment ton trouble t’impacte. Tu peux aussi décrire et parler de ton ressenti à chaque fois qu’il y a des tentatives d’insertion (doigt, dilatateur, œuf de yoni ou autre), des prises de conscience, des rapports sexuels ou ce que tu considères comme des échecs. J’aimerais te dire de le faire 7j/7, mais il y a peu de chances que tu t’y tiennes et ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus utile.
Intentions
Pour la partie futur, c’est peut-être ce qu’il y a de plus facile à remplir, c’est là où tu veux aller. Il faut écrire concrètement le stade d’avancement que tu souhaites atteindre que ce soit « une pénétration source de plaisir », « des consultations gynéco sans prises de tête », ou « une insertion facile de tampon et de cup ». Ce qu’il y a de plus sain à faire, c’est de diviser ces accomplissements pour avoir plusieurs petits objectifs facilement réalisables en utilisant de préférence des termes positifs. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident. L’une d’entre vous m’a contacté pour me dire qu’en écrivant qu’elle voulait accéder à la pénétration, elle s’était rendu compte que ce n’était pas le cas, et qu’elle considérait encore, au fond, la sexualité comme quelque chose de mal. Cet exemple montre à quel point c’est important de se questionner sur soi.
J’ai aussi des retours de personnes qui sont insatisfaites de leurs séances chez la psy, sexologue, ou sexothérapeute et qui ne savent pas quoi faire. Mon conseil serait de ne pas hésiter à changer de professionnel, et je rejoins un post du compte Instagram @sexopsycho qui affirme qu’il n’y a pas de mal ni de tabou à exiger une personne avec laquelle on se sente bien. Ce que je trouve bien dans l’idée du carnet, c’est que tu restes 100% en charge de ta guérison et ça permet de ne pas te reposer sur une professionnelle et d’en attendre des résultats. Le travail personnel peut aussi évidemment compléter celui d’une pro.
So on retient quoi ?
Écris, réfléchis, pose-toi des questions, le vaginisme n’est pas que physique. En comprenant ce qui a construit ta sexualité et tes blocages, tu t’assures la possibilité de les dépasser.
Xoxo,
Maelle S.B
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